Le 23 juin 2014, l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et le Centre de recherche et de veille sur les maladies émergentes dans l’océan Indien (CRVOI) organisent une journée de restitution du programme de recherche sur la Technique de l’insecte stérile (TIS) à La Réunion.
Genèse du projet
Les techniques traditionnelles de lutte anti-vectorielle menées contre les moustiques à La Réunion depuis 2006 montrent de plus en plus leurs limites, notamment en matière d’efficacité, mais aussi d’acceptation sociale de l’usage des insecticides. Or une technique développée depuis les années 60 contre différentes espèces de mouches nuisibles au bétail ou aux cultures semble aujourd’hui présenter une alternative prometteuse pour lutter plus efficacement contre les maladies infectieuses transmises par les moustiques.
Présentation de la Technique de l’insecte stérile
En introduisant des mâles « stériles » dans les populations de moustiques, la TIS permet de réduire drastiquement ces populations au cours des générations suivantes et donc de diminuer le risque de transmission d’agents pathogènes.Cette technique se réalise en 4 étapes :
- l’élevage en masse pour produire des centaines de milliers de moustiques en laboratoire
- le sexage pour séparer mâles et femelles (puisque ce sont les femelles qui piquent, seuls les mâles seront lâchés).
- la stérilisation par irradiation aux rayons gamma (qui préserve la vigueur et la performance sexuelle des mâles)
- le lâcher des mâles stériles, en quantité 5 à 10 fois supérieure à celles des mâles sauvages
Les avantages de la TIS
- Elle est respectueuse des écosystèmes et de la biodiversité puisqu’elle est uniquement ciblée sur Aedes albopictus , vecteur de la dengue et du chikungunya, sans risque d’impacter les autres espèces d’insectes ou d’autres animaux.
- La technique d’irradiation induit une stérilité uniquement sur les moustiques exposés en laboratoire, sans aucun risque de propagation de ce caractère de stérilité à d’autres moustiques ou dans le milieu naturel.
- Elle devrait permettre à terme de s’affranchir du recours aux insecticides et donc limiter considérablement les effets de ces produits (effets non intentionnels sur la faune, pollution, développement des résistances…).
Une journée de restitution pour faire le point
La journée de restitution du 23 juin intervient à l’issue de la première phase du programme de recherche sur la TIS à La Réunion, avant d’envisager de possibles tests sur le terrain. Initié dès 2009 par l’IRD et le CRVOI, ce projet est financé par le ministère de la Santé et le Fonds européen de développement régional (FEDER). D’autres partenaires contribuent techniquement à sa réussite : l’Agence de santé océan Indien (ARS-OI), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’Université de La Réunion, l’Etablissement français du sang (EFS) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA).